L'association Sauvons la recherche a été lancée en 2006 pour tenter de faire entendre la voix des chercheurs français.
Ils viennent de tourner un documentaire sur la réforme pour l'autonomie des universités qui est bien fait, intéressant, assez objectif.
Ça vaut le coup de le voir.
Si vous n'avez pas le temps, voici un petit résumé.
Si j'ai fait un contresens ou un raccourci trop grossier, n'hésitez pas
à me corriger dans les commentaires.
Merci à Cyrille Hurstel pour la relecture.
Pour les (grandes) entreprises européennes, dans un rapport de 1989 (repris par l'OCDE), l'Université doit apprendre à se rapprocher du monde de l'entreprise et l'enseignement supérieur doit n'être qu'un prestataire de service éducatif parmi d'autres, qui pourraient être privés.
Parce qu'elles ont des directions collégiales qui recherchent le consensus, les universités sont jugées inflexibles. La réforme souhaite des gouvernances uniques, pour aller vers une dérégulation et la mise en concurrence des universités, et rejoindre cette mission de prestataire de service.
Le classement de Shanghai a fourni une base pour la critique des universités françaises. Cependant, il ne prend en compte que les performances de recherche et non d'enseignement. Il ne mesure donc pas la qualité des universités, mais plutôt leur efficacité de recherche.
Les mauvaises performances des universités françaises dans ce classement sont attribués au modèle d'organisation sur fonds publics et de démocratie interne. La solution proposée est de rapprocher les universités d'entreprises en concurrence.
Comme il est difficile de convaincre les universités de rentrer en concurrence, la réforme a été appelée « Autonomie des universités », alors que leur autonomie est justement garantit par le fonctionnement actuel.
Ensuite, on a un morceau de l'allocution de Sarkozy du 20 juin 2007 :
« Dans tous les pays qui réussissent, on a l'autonomie. »
« On peut adapter les programmes de recherche à la réalité du tissu économique. »
« On peut obtenir des recettes autres que les dotations de l'état. »
En fait l'« autonomie » va en fait concentrer les pouvoirs vers le conseil d'administration (CA) au détriment des composantes des universités. La politique d'enseignement sera donc gérée entièrement par le CA qui risque d'avoir une vision de gestionnaire (image de marque, ressources, etc.).
Le président du CA pourra intervenir sur le recrutement (droit de veto) et la rémunération (attribution de primes) des enseignants, ce qui remets en cause la recrutement collégial qui garantit l'évaluation du critères scientifiques par des pairs.
Cette remise en cause est aggravée par la précarité des postes proposés après le doctorat, ce qui entraîne un tri à l'usure plutôt que sur la valeur scientifique. C'est ainsi que le CNRS affiche un taux de 25% d'étrangers parmi ses nouveaux recrutements.
Il existe une difficulté de recrutement en thèse, à cause de la pression du chômage qui pousse à aller dans des filières « utilitaires ».
Aujourd'hui, des contrats courts renforcent la précarité des chercheurs à la fin de leur thèse à cause du manque de débouchés. Ce type de filière est donc réservé à ceux qui pourront faire le pari de pouvoir attendre en fin de thèse.
La recherche doit être indépendante financièrement pour être de qualité. L'autonomie met en concurrence des universités de tailles et d'objectifs différents, comme des universités de 5000 et 30000 étudiants.
Le projet ne parle pas d'augmenter les frais d'inscription, ce qui forcera certaines universités à privilégier les projets et disciplines qui rapportent de l'argent.
Au niveau national, le CNRS est affaibli au profit d'agence de moyen qui mettent les laboratoires en concurrence. Le fonctionnement du CNRS est de financer du personnel dans des laboratoires associés à des universités, évalués tous les 4 ans par des conseils des scientifiques.
À l'inverse, l'ANR est une agence qui finance des projets par appels d'offres et concentre la majorité des crédits supplémentaires donnés à la recherche. Le contrôle de l'État sur la recherche est donc de plus en plus grand et on notera que l'ANR n'est pas dotée de conseil scientifique. Les chercheurs doivent donc se tourner vers les thématiques qui rentrent dans les appels d'offres pour pouvoir financer leur laboratoire à court terme.
Au niveau du budget, seul le CNRS rivalise avec les autres grands centres de recherche du monde (Harvard, MIT, Stanford). Cela amènera les universités de taille moyenne à justifier leur existence en participant au développement de l'économie locale et en étant un prestataire de service pour les PME. La collaboration universités/entreprises n'est pas nouvelle, mais le gouvernement actuel souhaite passer de la collaboration à une prestation de service.
La part du financement provenant des entreprises dans la recherche a baissé à partir de 2002. En effet, les entreprises utilisent l'ANR pour faire des collaborations avec des laboratoires, tout en se la faisant payer par l'ANR (l'État). Au niveau de l'emploi, cela encourage le recours à des CDD avec qui l'entreprise n'a aucun engagement (contrairement à une bourse CIFRE).
Cette évolution est la conséquence de la pression du capitalisme sur les entreprises. À Crolles, le rachat d'entreprises par des fonds de pensions a fait explosé une coopération industrielle prometteuse.
L'école devait garantir l'accès au savoir et à la culture. Après 30 ans de chômage, l'objectif est maintenant de produire des travailleurs efficaces, prêts pour l'entreprise, formés par de multiples stages.
Chevènement a voulu que 80% d'une classe d'âge arrive à un niveau bac, ce qui a eu des conséquences sur la qualité de l'enseignement. Cette massification a eu pour effet de démocratiser l'enseignement secondaire, puis supérieur.
L'Université n'a pas reçu les financements proportionnels à cette arrivée massive de nouveaux étudiants. L'idée de la démocratisation scolaire a donc été dépréciée, alors même qu'elle a permis de réduire les disparités de salaires et de carrières entre ces nouveaux étudiants et les plus privilégiés.
L'orientation consiste à choisir entre une spécialisation précoce qui assure l'avenir et une alternative plus générale avec le risque d'une carrière plus aléatoire mais plus rentable. Ce choix va dépendre de leur possibilité intellectuelle, mais aussi de leurs ressources pour continuer leurs études.
Les étudiants sans beaucoup de ressources, dans la mesure où la situation de l'emploi n'est pas très bonne et qu'ils ont besoin d'être rassurés, préfèrent partir vers des filières professionnalisantes ce qui entraîne la baisse des inscription dans les matières théoriques, dont les sciences.
Les meilleurs de ces étudiants bouchent alors les formations professionnelles et les moins bons se retrouvent par défaut dans les filières générales, ce qui explique en partie l'échec universitaire et donne un argument à l'arrêt de la politique de démocratisation de l'enseignement supérieur. En fait, les bacheliers généraux se tournent vers les IUT, là où on attendait les bacheliers technologiques. Ces derniers entrent alors à l'université avec une faible probabilité de succès.
La montée du chômage a donc forcé l'université à être évaluée en fonction des débouchés professionnels qu'elle propose et l'insertion professionnelle devient l'une de ses missions dans la réforme de 2007.
L'université a donc pour mission de fournir des formations professionnalisantes très spécialisées pour répondre aux exigences patronales plutôt qu'une formation générale.
« Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n'a pas forcément à payer vos études. » Nicolas Sarkozy
Toute la question est de savoir si l'Université doit donner un « kit de base » aux étudiants pour qu'ils puissent s'adapter à l'entreprise ou si elle doit être un pourvoyeur de travailleurs déjà professionnalisés et spécialisés.
En Allemagne, pays qui a privilégié l'apprentissage, la reconversion des salariés est très difficile parce qu'ils n'ont pas un socle suffisant pour pouvoir se reconvertir. Dans le domaine de l'informatique, la délocalisation des développements a rendu le marché très concurrentiel, notamment avec l'Inde, ce qui force les ingénieurs français à une reconversion.
La nouvelle loi façonne l'Université vers l'insertion professionnelle : les filières sont professionnalisées, les diplômes deviennent des compétences, le « Projet personnel et professionnel » apprend les techniques de recherche d'emploi, pour finir par généraliser les stages.
Le stage est la meilleure représentation de la dévalorisation de l'enseignement universitaire : il sous-entend que le seul vrai savoir ne peut être appris qu'en entreprise. Même s'il peut exister des degrés de qualification et des savoir-faire pratique qui nécessitent une immersion en entreprise, ce n'est bien souvent pas ce que vivent les stagiaires dans la réalité.
On se souvient du collectif Génération précaire regroupant des stagiaires exploités. Le problème vient de l'inflation du nombre de stages dans les cursus, ce qui permet toutes les dérives, dans la mesure où il devient difficile de trouver un stage pédagogiquement intéressant.
Les stages sont généralisés, même dans les disciplines théoriques, avec la justification que le vrai savoir vient de l'entreprise par l'expérience et que l'Université est théorique et fermée sur elle-même. Les stages seraient un tremplin vers l'emploi, mais dans la pratique c'est vrai seulement pour ceux qui ont les meilleurs stages et qui bénéficient donc d'un réseau social élaboré. De plus, les entreprises utilisent de plus en plus de stagiaires à la place de CDD.
On rejette l'Université alors qu'elle a su faire face à la hausse du nombre d'étudiants sans moyens. Idem pour le CNRS. Il est risqué de détruire ce qui marche plutôt bien, à savoir une université qui sait gérer un grand nombre d'étudiants sans beaucoup de moyens. Les gouvernements successifs ont préparés la fin du système universitaire français. Après avoir augmenté le nombre d'étudiants sans donner les moyens correspondants et avoir imputé à l'Université l'augmentation du chômage. L'évolution logique va être de proposer le privatisation de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Contre cette proposition de remise en cause du savoir pour tous et de gestion de la recherche à courte vue, Sauvons La Recherche a fait des propositions pour sauver l'université et la recherche.
Nous vous invitons à faire connaître et circuler le film "Universités, le grand soir". Il peut être publié sur des sites internet. Nous vous demandons cependant une seule mention obligatoire :
Pour soutenir cette initiative et les futurs opus de la série "Réfutations" vous pouvez acheter le DVD 12 € (frais de port inclus) paiement en ligne www.lautrecampagne.org ou par chèque à l’ordre de L’Autre association, 3, rue des Petites Ecuries, F-75010 Paris.
A voté ! Ça y est, j'ai accompli mon devoir de citoyen, mais je l'ai fait tout en sachant que ce soir, Sarkozy sera élu.
Certains prévoient 56-44, j'aurais tendance à penser 52,5-47,5. Je devrais avoir une estimation à 17h30 (haaa, Internet...). Comme ensuite on aura droit à des analyses de n'importe qui, je vous propose la mienne en avance ;)
Vous avez vu de nouvelles têtes depuis 2002, vous ? Bien sûr que non, ils étaient tous bien occupés à préparer leur fauteuil de futur présidentiable pour 2007. Et si Jospin revenait ? Et comment Ségolène Royal va faire pour griller la priorité aux cadres du parti ? Et être le seul à dire Non au TCE, c'est pas une bonne manière de se faire de la pub ?
Pour faire semblant d'être un parti fort,
on mets l'adhésion à 20 euros pour les nouveaux en 2006, histoire d'avoir un
maximum de militants pour l'élection à venir.
L'erreur, c'est que ces militants sont plutôt jeunes, adhèrent pour pas
avoir un deuxième 21-avril-2002 et parce qu'ils
ont envie de continuer l'aventure du mouvement anti-CPE (chaque génération a
besoin de son Mai 68...).
Ainsi, ils contribuent à élire Royal dès le premier tour de la primaire.
Bien évidemment, on ne peut douter un seul instant que ce choix ce soit porté
sur ses idées et son programme, plutôt que sur une discrimination positive
inconsciente sur le sexe (« Ça serait bien que ça soit une femme »).
Bon, OK, elle est désignée par la base, contre l'appareil du PS.
DSK et Fabius savent très bien que si elle perd, elle sera désintégrée au PS
et qu'ils ont une chance de récupérer le parti.
Il faut donc la soutenir pour ne pas être un lâcheur et se ménager un poste
de ministre, tout en n'en faisant pas trop pour pas qu'elle gagne.
C'est dur de gagner contre les 2 camps à la fois, mais on essaye quand même.
Au début, l'effet de mode a joué : c'est une femme, elle s'habille en blanc, la démocratie participative, les jurys populaires, etc. Mais un effet de mode, ça passe.
Rien ne doit être trop polémique, il faut caresser l'opinion.
C'est cohérent avec la démocratie participative,
« Ne vous inquiétez pas on vous écoute ».
Sauf que plus on écoute d'opinions, plus le consensus est difficile, ce
qui donne des positions molles, des réponses évasives.
Face aux opinions bien tranchées à base de nettoyeur haute pression de Sarkozy,
sa réponse est qu'il faut une « France Juste ».
À peine un tuyau d'arrosage.
Ceci dit, on a bien déjà vu des candidats dont les idées étaient
consensuelles. Mais ils savaient parler et renverser une salle avec un micro.
Sa communication a été horrible jusqu'au premier tour.
Combien de fois elle a changé de slogan ?
C'est quoi cette photo noir et blanc sur les affiches du premier tour
(surtout quand on sait que sa féminité est un argument de campagne) ?
Pourquoi elle est toujours toute raide à la télé ou dans ses meetings ?
Quand elle récite ses discours, elle est chiante, sa voix est monotone,
il n'y a aucune passion : si elle a des conseillers en communication,
il faut qu'elle les vire.
Entre les 2 tours, sa communication a été meilleure, on est passé
à une affiche en couleur, sa profession de foi est même meilleure que celle
de Sarkozy et le dialogue avec Bayrou a été cordial.
Sur le débat de l'entre-2-tours, chacun est rentré chez soi en se disant
que sont candidat avait été le meilleur. C'est toujours ça de gagné, quand
on s'attendait à un désastre pour Royal.
Que pouvait-on faire ?
Comme on savait par avance à quelle point elle était mauvaise et qu'elle
allait perdre face à Sarkozy, il fallait trouver quelqu'un d'autre pour arriver
2ème au premier tour.
Bayrou au second tour était assuré d'être élu. Qualifier Royal pour le second tour, c'était voter Sarkozy Président.
Mais pourquoi a-t-elle eu autant de voix en étant aussi nulle ? Beaucoup de gens ont eu peur d'un autre 21-avril-2002 et ont préféré le vote utile, ce qui a d'ailleurs coulé le PC et les Verts.
Je vais maintenant essayer de prédire l'avenir, c'est mon petit côté
Madame Soleil ;).
C'est amusant à faire, même si certains sont
bien meilleurs que moi.
Enfin bon, c'est un peu comme les astrologues : ils ont une chance sur 2 de
se planter et ils oublient leurs
prévisions fausses.
Avec un PS en miettes, Bayrou et Besancenot vont essayer de récupérer des voix pour les législatives. DSK va essayer de sauver ce qui peut l'être, mais il ne pourra pas empêcher les déçus du vote utile de retourner au PCF ou chez les Verts.
Bayrou va jouer gros aux législatives : son parti doit se qualifier pour
le second tour dans un maximum de circonscriptions pour créer des triangulaires
et faire jouer les alliances avec le PS.
Une alliance avec l'UMP serait incompréhensible et suicidaire.
Si ça fonctionne, l'UMP pourrait ne pas avoir la majorité à l'assemblée,
mais c'est sans compter la bonne communication de Sarkozy :
« Vous avez élu un Président, donnez-lui une majorité ».
Tout ressemblance avec une précédente élection n'étant bien
évidemment pas fortuite.
Si Besancenot confirme son score aux législatives, il va enterrer le PC.
Pour lui, l'élection de Sarkozy est une bonne nouvelle, puisque ça va installer
une droite « libérale-anti-sociale-où-on-privilégie-le-profit-des-méchantes-multinationales-capitalistes »
dont les dérives pourront servir d'exemple.
Avec une politique de gauche, on renforce le FN, avec une politique de droite,
on relance l'extrême gauche.
Le Pen est fini. Il est encore plus usé que Chirac. Ses électeurs sont partis chez Sarkozy et ne reviendront pas (1 Million). D'ailleurs, sa campagne a été plus que médiocre : un FN sage ne convainc pas. C'est d'ailleurs quelque chose d'assez remarquable : les partis extrêmes font leur beurre sur leurs phrases chocs, comme l'a aussi démontré le PC avec Marchais (Buffet c'est pas le même style, hein).
Bon, je vous laisse, il paraît que maintenant, tout est possible. On va bien voir.
Le 30 juin, le dernier vote sur la loi DADVSI va avoir lieu.
Voici le courriel que j'ai envoyé à Richard MALLIÉ (UMP), député des Bouches-du-Rhône (10ème circonscription).
Monsieur le député, Je suis en thèse de doctorat au Centre Microélectronique de Gardanne. Je vous avait contacté par courriel le 28/09/2005 pour protester contre l'urgence décrétée par le premier ministre sur la loi DADVSI. Vous m'aviez répondu (par courrier) que la loi serait examinée correctement et qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. 9 mois plus tard, où en est-on ? Vous avez voté pour le texte plutôt équilibré qui avait été proposé à l'Assemblée Nationale le 21/03/2006. Source : http://mondepute.free.fr/depute.php?num=391 Le Sénat a grandement modifié le texte en le vidant d'une bonne partie des amendements favorables aux consommateurs. Devant la différence des 2 textes, plusieurs députés UMP ont demandé une seconde lecture. Par exemple, Richard Cazenave et Bernard Carayon : http://richardcazenave.com/?2006/06/14/163-dadvsi-carayon-cazenave-demandent-une-seconde-lecture Malgré cela, la Commission Mixte Paritaire a été saisie. Pire encore, les rapporteurs sont arrivés avec 55 nouveaux amendements ! (Source: http://eucd.info/322.shtml ) Le texte adopté est donc encore plus néfaste pour les consommateurs. Dans le Figaro, Michel Rocard (PS) et Bernard Carayon (UMP) signent ensemble une tribune sur les problèmes que va poser cette loi : http://www.bcarayon-ie.com/articles/230606Fig.html De plus, la loi DADVSI va restreindre les possibilités de recherche dans la sécurité, puisqu'elle interdit la neutralisation d'une mesure technique de protection (3750 euros d'amende). Une loi inefficace, inapplicable et qui passe outre le travail de l'Assemblée : ce n'est pas ce qui va redonner confiance envers le travail des hommes politiques ! Recherchez DADVSI avec un moteur de recherche : http://www.google.fr/search?q=DADVSI Tous les citoyens sont contre cette loi, qui n'est poussée que par "l'industrie culturelle", qui pense pouvoir échapper à sa nécessaire adaptation. Le 30 juin, DADVSI est présenté au vote de l'Assemblée. Je vous invite à voter CONTRE ce texte. Cordialement, Olivier FAURAX [Ce texte est publié sur mon blog. Merci de me répondre par e-mail en me donnant votre accord pour publier votre réponse.]
Malgré l'appel de 2 députés (UMP), DADVSI est passé en commission mixte paritaire.
DADVSI est une loi impopulaire, inefficace, inapplicable et anti-démocratique.
Cherchez DADVSI dans Google, vous trouverez peu de partisans.
Seules les maisons de disques soutiennent DADVSI (en faisant parler des artistes qui ne
savent pas de quoi ils parlent) pensant que ça va les protéger contre la nécessité de s'adapter.
DADVSI légalise les MTP qui ne vont gêner que l'utilisateur honnête.
À ce sujet, voir
le
noël de Robin NITOT.
C'est pour lutter contre le piratage ?
Ne vous inquiétez pas : les pirates, eux, savent comment passer à travers les protections.
Pour l'appliquer correctement, il faudrait contrôler la diffusion de contenu de bout en bout. C'est irréalisable techniquement pour l'instant, et ça ne pourra le devenir qu'en forçant les consommateurs à troquer leur liberté contre du contenu.
Elle est votée contre l'intérêt général, en suivant le choix d'une minorité.
Elle incite les informaticiens français qui font du libre à la désobéissance civile,
puisque publier un logiciel libre qui lit de la musique protégée, c'est donner
des informations sur les moyens de contourner les protections (ce qui deviendrait illégal).
Les politiques, c'est comme les gosses : il faut pas les lâcher des yeux sinon ils en profitent....
Et justement, la Coupe du Monde est un excellent moment pour faire passer des trucs en douce, puisqu'on sait qu'il y aura moins de place pour la politique dans les médias.
Voici l'actualité politique que vous allez manquer pour cause de temps de cerveau disponible trop réduit :
Ça promet pour cet été...
Pendant plusieurs mois, un débat a fait rage sur Internet, au sujet de la loi DADVSI. C'est la loi sur le Droit d'Auteur et les Droits Voisins dans la Société de l'Information.
En gros, sous couvert de lutte contre le piratage, on renforce la position des gros acteurs de "l'industrie culturelle" (ça fait bizarre comme expression, hein ?).
Sélection de boulettes de la loi DADVSI :
Et ils continuent :
Le 1er ministre a refusé de rencontrer Stallman venu pour lui exposer les
arguments contre ce projet de loi et pour apporter les 165 000 signataires de la pétition
contre les MTP.
Pour information, Stallman, c'est le père du concept de logiciel libre. C'est lui qui est l'origine de la GNU GPL, licence la plus utilisée pour les logiciels libres. Il est considéré comme le représentant de la "branche dure" du logiciel libre. Pour lui, tous les logiciels devraient être libres (mais pas forcément gratuits).
C'est un activiste performant, et il a déroulé une pétition de 15 mètres (165 000 signatures) dans le caniveau pour symboliser le rejet du gouvernement d'entendre la voix des citoyens.
Les europhiles savent qu'aujourd'hui,
c'est la journée de l'Europe.
Le 9 mai a été choisi car c'est la date de la
déclaration Schuman,
qui est le texte fondateur de la CECA,
ancêtre de l'Union Européenne.
Les panneaux lumineux de la Gare St Charles, à Marseille, rappelaient cet événement au milieu d'autres informations. Selon "TGV Magazine", cette année, plusieurs manifestations sont prévues pour que cette journée soit mieux connue. C'est effectivement ce qu'on peut voir sur le site de la fête de l'Europe.
L'Europe, quelle belle idée ! Tous ces peuples qui se donnent la main pour vivre en paix... en théorie.
Mais tout monde sait bien que la théorie et la pratique, en théorie, c'est pareil, mais qu'en pratique, c'est différent.
En pratique, c'est l'Europe économique qui a réussi : c'est une histoire de gros sous, de marché commun, pour qu'une guerre ait de désastreuses conséquences économiques et revienne à un suicide économique. A ce sujet, la France est à la fois le 1er fournisseur et le 1er client de l'Allemagne (vague souvenir d'un cours d'histoire-géo).
L'Europe politique a plus de mal à se mettre en place. C'est tout à fait normal. Il est facile de convaincre des PDG qu'il est bénéfique pour eux d'agrandir leur marché (et donc leurs ventes). Par contre, changer la donne au niveau des instances de décision politique est plus difficile. En effet, il faut alors se heurter à ceux qui décident actuellement (et qui ne veulent pas laisser leur place) et ceux qui sont effrayés par ce changement.
Le meilleur exemple est le conseil de l'Union Européenne qui est constitué des chefs d'États des 25 pays. Comment l'Europe pourrait être efficace si ceux qui la dirigent doivent en même temps jongler avec des contraintes nationales ?
La peur est aussi un grand frein à l'Europe politique. De quoi avons-nous peur ? Des concessions que nous aurions à faire.
Le partage de pouvoir de décision entre plusieurs peuples peut se faire de
2 manières : à l'unanimité (c'est le cas aujourd'hui) ou à la majorité (à X%).
La 1ère possibilité, nous le voyons actuellement, n'est pas des plus efficaces, même si
elle a le mérite de contenter tout le monde.
La 2ème possibilité permet de prendre une décision même si une minorité s'y oppose.
Ça fait avancer les choses plus vite en imposant une décision à un pays mais aussi,
et c'est là le problème, en permettant à d'autres pays de nous imposer leur décision.
Cette possibilité était proposée dans le
TCE.
En France, le compromis a la vie dure.
On ne sait raisonner qu'en opposition : gauche contre droite, syndicats contre patronat,
écologistes contre chasseurs, public contre privé, social contre libéral,...
La mise en place en France d'une véritable Europe politique va être laborieuse,
ce qui est un comble dans le
pays de la diplomatie.
D'un naturel joyeux, positif et curieux, je m'intéresse à beaucoup de choses parmi lesquels la salsa, l'espéranto, la plongée mais surtout l'informatique, le web et Linux.
Même si j'aime programmer, je m'intéresse également aux aspects d'ergonomie, de design et de marketing.
Si vous pensez avoir du travail pour moi, il y a mon LinkedIn et mon CV.
M'écrire : olivier+blog@faurax.fr
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