Pour faire suite à mon billet de l'année dernière sur les JNRDM (rapport technique), voici un résumé des 3 jours de conférence.
Les JNRDM, c'est les Journées Nationales du Réseau Doctoral en Microélectronique. C'est une conférence annuelle organisée par les doctorants eux-mêmes. Elle vise à tisser des liens entre les laboratoires, et à encourager les doctorants qui commencent à publier.
Après 5 heures de TGV depuis Marseille, nous voilà arrivé à Lille Europe. J'ai fait le voyage dans le même wagon que Julien, mais il a préféré les courbes elliptiques et moi une vidéo et une partie de Battle for Wesnoth (jeu libre et gratuit).
À l'arrivée, on retrouve Rachid, Mickaël et Selma : le Centre Microélectronique de Provence est présent en force cette année : +400% par rapport à l'année dernière ;) ! Les plans étaient clairs sur le site web, on trouve sans trop de problèmes l'étap hôtel dans lequel on va dormir.
Dans l'hôtel, on retrouve les sympathiques lillois qui nous attendent avec un pot de bienvenue à base de bière. Je retrouve des copains de l'année dernière et même une copine de prépa !
Et ensuite, les choses intéressantes commencent : c'est l'heure de manger. Avec le petit manuel fourni dans le sac de conférence et un peu de pifomètre, on se retrouve sur la grande place de Lille, au Coq Hardi.
Au menu : Carbonnade et bière blanche. C'est très bon. Les blagues et jeux de mot à 2 balles fusent. Il faut dire que je suis pas le dernier et que Rachid m'a beaucoup aidé, notamment avec sa manière subtile de demander du pain à la serveuse.
8h45 : Après une découverte du métro lillois, on a commencé par 2 bonnes sessions invitées sur les centrales de technologie et France et les tendances de l'industrie microélectronique en Europe.
Il y a 3 types d'évolutions, suivant les domaines de la microélectronique :
On nous a conseillé de visiter le Strategic Research Agenda de l'ENIAC.
9h30 : Session sur les nanostructures pour l'électronique
10h30 : Les pauses café sont vraiment sympas. Il n'y manque rien, tout est super
bien organisé.
À Lille, on sait recevoir.
Pendant la pause, il y a les sessions poster, où Selma LAABIDI a présenté son travail, en même temps que Mickaël BARRET.
11h : Session sur les technologies émergentes, suivie d'une session sur la conception/test niveau système. Ça m'a permis au moins de comprendre quelque chose puisqu'il y a eu une présentation de Benaoumeur SENOUCI sur le « prototypage d'applications POSIX sur une architecture multiprocesseur monopuce ». Si j'ai bien compris, il y a un seul OS (Mutek) pour plusieurs processeurs, et il gère la migration des processus sur les différents processeurs, tout en étant compatible POSIX. Le travail a été de faire la couche entre Mutek et l'architecture ARM.
12h45 : On est allé manger au RU du campus de Lille. Le RU est beau, propre et on mange plutôt pas mal.
L'après-midi, on avait presque oublié qu'on était dans le Nord, mais une petite pluie fine nous rafraîchit pour nous rappeler qu'ici le soleil reste une exception (les commentaires pour vous venger, c'est à la fin ;) ).
Au niveau de la conférence elle-même, j'ai vraiment eu du mal à comprendre quelque chose, surtout que certains transparents étaient un peu difficiles. Je crois que ce serait une bonne idée de préciser aux personnes qui présentent que la présentation doit être vulgarisée parce que les JNRDM est une conférence généraliste.
En fin d'après-midi, on s'est fait recevoir par l'adjoint de la mairie de Villeneuve d'Ascq qui avait oublié de préparer un discours. On appréciera sa franchise, et de toutes façons, ça nous a permis d'aller plus vite boire une bière à l'apéro servi après.
Le soir du Lundi 14, l'évènement social, c'était la visite de Lille, suivie d'une dégustation de bières.
Lille m'a agréablement surpris, tout comme
Rennes l'année dernière.
Dans la vieille ville, toutes les façades sont typiques et chargées d'histoire
(ça change de Marseille).
En se baladant, on passe de monument en monument et c'est encore plus joli la
nuit où ils sont illuminés de couleurs différentes, ce qui accentue leur forme.
Et pour contraster avec Marseille, on retiendra aussi que les gens savent
conduire poliment (en s'arrêtant pour laisser passer les piétons)
et que les rues sont propres (la pluie aidant).
Ensuite, on est allé à l'Omnia, pour la dégustation de bière. C'est un ancien cinéma porno dont le couloir d'entrée est dessiné en trompe-l'oeil.
J'ai appris à faire la différence entre une bière blonde, blanche et ambrée (oui, c'est de la culture, hein). Je préfère la bière blanche, avec la petite note de citron. Quoiqu'une ambrée avec de la viande, ça doit pas être désagréable.
Ma cousine habite Lille et elle m'a fait le plaisir de me rejoindre avec son mari pour qu'on se voit un peu (Lille-Gardanne, c'est pas souvent qu'on se voit). On a discuté de nos vies, pendant que j'ai expérimenté le Welsch et la bière Karmelith. J'aime la bouffe de ce pays-là.
Dur de se lever. À cause de la bière, en partie, mais aussi parce que ce
jour-là, toutes les années, je vieillis. 26 ans, ouch !
Merci à tout ceux qui m'ont souhaité mon anniversaire : Maman, Papa, Jérémie,
Tati'n'Co, Julien, Esther et tous ceux des JNRDM.
La conférence a bien commencé par une présentation de Maxime ROUSSEAU sur les interconnexions 3D entre les couches de métal. J'ai l'impression que le Welsch est encore en train de se battre avec la Karmelith dans mon appareil digestif, et que le jus d'orange de l'étap hôtel ne va pas arriver à les départager.
Bizarrement, il y a déjà moins de monde que la veille dans l'amphi.
C'est ce matin que je présente mon poster. Le sourire est de rigueur pour avoir des visiteurs : il faut bien avouer que mon sujet est un peu en périphérie de la microélectronique.
L'explication est assez fluide, le poster sert bien le discours. Il faut être concis : un visiteur va vite, il a plein de posters à voir. J'avais prévu des copies du poster en format A4, histoire de laisser une trace.
J'ai eu la visite d'un des évaluateurs de poster.
Je pense pas avoir fait de faute, mais j'ai eu du mal à lui prouver qu'il est
parfois nécessaire d'enfouir une clé sensible dans un circuit.
Je crois qu'il avait 2 ou 3 notions sur de la cryptographie asymétrique
où une des clés est publique, et qu'il a généralisé abusivement, alors que pour
(dé)chiffrer un AES par exemple, la même clé est utilisée.
C'est pas grave, j'ai quand même eu un évaluateur sur mon poster,
et apparemment ça n'a pas été le cas de tout le monde.
L'après-midi, Maxime BEAUGEOIS a fait une présentation sur des travaux sur l'optoélectronique. En gros, avant on faisait des calculs sur des courants, maintenant, on utilise de la lumière. Ça me rappelle les présentations de l'année dernière, dont une qui avait été primée et une autre de Michèle CARETTE sur des micro-fibres optiques, si je me souviens bien.
Pendant la session poster de l'après-midi, Julien FRANCQ a déchaîné les passions avec un poster sur les courbes elliptiques.
L'après-midi s'est achevée par la présentation de Caroline PACCARD (copine de prépa, Lalande en Force !) sur la correction du polissage des wafers par des méthodes probabilistes. Au fur et à mesure qu'on polie les wafers, les outils s'usent et on polie donc moins bien : il faut polir plus longtemps. Seulement voilà, on ne sait pas dans quelle mesure on a usé nos outils : on regarde la différence entre ce qu'on a polie et ce qu'on souhaitait, et on applique la différence au prochain polissage.
Pour finir la journée en beauté, le dernier soir est le soir du gala. Cela s'est passé à l'espace Gobelins à Roubaix, une ancienne église transformé en salle de réception grand standing, avec moquette épaisse rouge par terre, etc.
Autant vous dire, c'était classe comme l'année dernière. On avait même un orchestre de Jazz dans un coin, avec des vrais musiciens professionnels.
On a bien mangé, et aussi bien bu, et surtout bien rigolé (dédicace à ma table : « Rachid, tu as pêché... »). La seule grosse déception a été la musique : rien n'a été prévu pour qu'on danse à la fin. C'est vraiment dommage, d'autant qu'il y avait pleins de jolies filles à inviter (oui, les JNRDM, c'est pour créer des liens entre les labos).
Heureusement, au lien de danser, on a passé du temps à discuter, et en fait il y a pleins de gens qui bossent pas loin de nous et qu'on ne connaît pas, notamment les thésards du L2MP à Marseille. J'ai même rencontré quelqu'un qui est en thèse à ST Rousset.
Même si le gala ne s'est pas terminé tard (il y en a quand même qui ont prolongé), il y a peu de personnes pour la session du mercredi matin, qui débutera en retard.
Pourtant, c'était à mon avis la matinée la plus intéressante sur les sessions invitées. On a eu la présentation de DelfMEMS, entreprise créée par un thésard. L'entreprise fait des systèmes mécaniques électromagnétiques qui servent à faire des antennes multi-réseaux pour les téléphones portables (à ce que j'ai compris).
La dernière session invitée a été celle d'une représentante de l'ABG. Elle nous a conseillé le site futuris. La présentation a été très motivante, et a prouvé à ceux qui en doutaient qu'une thèse c'est un atout et pas une tare, et que l'emploi des thésards est bon. On verra bien.
Ensuite, il y a eu la remise des prix pour les posters et les présentations.
La dernière session invitée a été faite par un cabinet de conseil en propriété industrielle. Le type qui a fait la présentation était l'archétype du présentateur chiant : costard, voix lente, cheveux gris, présentation molle. Heureusement, le sujet m'a bien intéressé, notamment quand il a insisté sur le fait que les logiciels étaient brevetables.
J'ai pris le transparent en photo pour bien m'en rappeler : les lignes de
de code sont protégées par le droit d'auteur, mais ce qui est brevetable, c'est
le fond (algorithme, architecture,...).
À ce que j'en ai compris, comme de toutes façons les math ne sont pas
brevetables, ces brevets logiciels ne s'appliquent que dans certains cas assez
particuliers et ça doit être assez difficile de prouver qu'un algorithme
ne découle d'aucun autre et n'est pas une application d'une formule de math.
La conférence s'est achevée vers 13h, et on est allé manger au RU, avant de s'en aller au train. Merci aux organisatrices et aux organisateurs surtout pour tout ça : les pauses café, la gestion des posters, le site web, l'informatique qui marche (pas un seul retard technique) et le sourire qu'ils ont même quand il faut pas beau dehors.
Les JNRDM, pour moi, c'est fini, et c'est bien dommage (snif !).
Ce que je retiens techniquement de cette année :
Retrouvez toutes mes photos des JNRDM, sur ma galerie JNRDM 2007.
D'un naturel joyeux, positif et curieux, je m'intéresse à beaucoup de choses parmi lesquels la salsa, l'espéranto, la plongée mais surtout l'informatique, le web et Linux.
Même si j'aime programmer, je m'intéresse également aux aspects d'ergonomie, de design et de marketing.
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